Sébastien BRÊTEAU.
On peut adorer..
Avec Stromae comme maître, les dernières heures d’école sont vraiment classe… Ils étaient des milliers, grimpés sur les épaules de Papa à réciter leurs leçons apprises par cœur. Dès l’entame de ce before de Beauregard très attendu, avec « Ta fête », Stromae met tout le monde dans sa poche. A chaque morceau, le maestro prend le temps de se poser, de taper la discute et de séduire: « Les moules ne seraient rien sans les frites, Milou ne serait rien sans Tintin comme la Normandie ne serait rien sans Caen. » Effet garanti… Y compris lors d’une pause imposée par un changement de costume lorsqu’une petite fille se détourne de son Smartphone qui filme pour demander: « C’est la pub ? » Véridique !
Les tubes déboulent les uns après les autres. Plus la lumière du soleil tombe, plus celles de la scène montent et font chauffer le public. Il n’en faut pas plus pour faire chavirer 23 000 personnes, de 4 ou 5 ans à plus de 70 ans, sans compter les femmes enceintes. Sur Humain à l’eau, sur Papaoutai, c’est toute la grande clairière qui chante, qui saute et qui danse. Stromae donne et se donne jusqu’au Merci final qui dure et qui dure sans essoufflement. Et tout le monde y passe: les musiciens, les techniciens évidemment, mais aussi Claire Lesaulnier, la régisseuse du festival, les Caennais et tous les Normands. Stromae est ici chez lui avec belles lumières et de belles images dont tout le monde connaît les paroles.
…ou rester sur sa faim
On nous avait promis tant et plus à propos d’un show « monstrueux » après le concert du Zénith de Caen au printemps dernier. Certes, le set est rôdé, trop lisse et trop bien rangé peut-être. Surtout quand il commence en plein jour. Une partie de l’effet part dans le décor.
Autre chose. Mais pourquoi Stromae a-t-il passé le premier tiers du concert presque caché en fond de scène obligeant une partie de son public à suivre ses élucubrations sur écran géant, L’homme a le contact facile. Il s’adresse souvent à son jeune public qu’il emmène où il veut. Mais parfois, ses interventions traînent un peu en longueur, tournent parfois en rond quand elles ne tombent pas à plat. Excepté sur ses leçons de musique qu’il maîtrise à la perfection.
Il y avait moins de monde et moins de bla-bla mais tout autant d’ambiance lors de son premier passage en 2011. Stromae a-t-il perdu en simplicité ce qu’il a gagné en présence scénique ? Car jusqu’où va-t-il s’arrêter ce gendre belge idéal qui sait dépasser les différences et les frontières. Le 3e album nous le dira. Un recentrage, un chemin de traverse inattendu ou le gigantisme dont on ne sait pas où il pourrait l’emmener ?
Beauregard 2014. Stromae: "T'es où ? Sur les épaules de Papa !"
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