Le Monde | 30.09.2014 à 03h14 • Mis à jour le 30.09.2014 à 03h19 | Par Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance)
La baisse régulière des dépenses se fait en parallèle à une hausse sensible des prix. En augmentation de 3,1 % en août, après une progression de 3,3 % en juillet, ils évoluent sous l’influence des coûts des produits importés, particulièrement le pétrole et le gaz utilisés pour la production d’électricité. La forte hausse du dollar face au yen, à 109 yens le 30 septembre contre 103 le 30 août, devrait accentuer à la tendance.
DOUTES SUR LA CROISSANCE
La hausse des prix découle également de la politique monétaire ultra-accommodante mis en place par le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, à partir d’avril 2013 pour sortir l’archipel de 15 années de déflation. M. Kuroda s’est fixé comme objectif d’atteindre 2 % d’inflation courant 2015, hors influence de la hausse de la TVA, pour considérer l’archipel comme sorti de la déflation.
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La consommation formant 60 % du PIB, des doutes s’expriment sur la croissance nippone. Après une contraction de 7,1 % en glissement annuel entre avril et juin, le gouvernement attend une hausse du PIB entre juillet et septembre. Dans son rapport économique de septembre, il estimait l’économie « en reprise modérée, malgré des faiblesses dans certains domaines ».
Toujours positif, M. Kuroda attend beaucoup des hausses des salaires générées par celles des gains des entreprises. En juillet et août, les rémunérations de base ont crû de 0,7 % sur un an, après 0,2 % en juin. Cette hausse de juin était la première après 27 mois de baisse.
« TENDANCE BAISSIÈRE »
Mais plusieurs indicateurs n’incitent pas à l’optimisme. Outre la consommation et malgré une baisse de 0,3 point à 3,5 % du taux de chômage, la production industrielle a reculé en août de 1,5 %. Le ministère de l’économie maintient son évaluation d’une « tendance baissière ». Les exportations ont baissé dans les mêmes proportions. Ces mauvaises nouvelles pourraient contraindre la banque centrale à décider de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire. M. Kuroda ne les a pas exclues.
Si la croissance ne repart pas, le gouvernement pourrait renoncer à une nouvelle hausse de la TVA, de 8 à 10 % en octobre 2015. Le premier ministre Shinzo Abe doit se prononcer en décembre sur cette mesure, après l’annonce des chiffres de la croissance au troisième trimestre. S’il reporte l’augmentation de la TVA, des doutes pourraient s’exprimer sur la capacité du Japon à tenir les engagements pris à l’international en matière de consolidation budgétaire. Ayant accumulé une dette à 230 % du PIB, Tokyo doit améliorer ses finances publiques. Il s’est fixé comme objectif de rétablir l’équilibre de la balance primaire – hors service de la dette – d’ici 2020.
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Nouvelle chute de la consommation des ménages au Japon
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